La dernière reine est le premier long-métrage de Damien Ounouri et Adila Bendimerad. Mettre en scène un film en costumes sur un tel sujet n'était pas chose aisée, mais il s'agissait de répondre à "une urgence et un désir de cinéma". Bendimerad explique : "Une nécessité politique et poétique, pour l’Algérie mais aussi pour le monde. Il y a eu et il y a encore en Algérie des moyens énormes pour faire des films et des statues de glorification de héros nationaux. En résultent des œuvres qui sont en majorité écrasantes, masculines, et surtout où les héros sont déshumanisés à force de vouloir en faire des héros consensuels." Avec ce film, ils voulaient mettre une femme au centre d'une fiction, comme le souligne Ounouri : "On ne peut pas mieux parler d’une société ou d’un monde qu’en parlant et en partant des femmes. Elles donnent la vie. Elles éduquent. Elles sont le cœur de notre société qu’elles irriguent presque clandestinement."
Direction artistique
L'équipe a pu tourner sur et dans de véritables sites historiques, palais, mosquées, datant de plusieurs siècles. Il était très important pour les réalisateurs de ne pas tourner en studio, dans un autre pays, mais de montrer la richesse de ce qu’il reste du patrimoine algérien. "On a tenu à montrer ce qui nous restait. Il y a eu énormément de recherches iconographiques dans les musées et les livres, beaucoup d’éléments inspirés par les récits de voyageurs au Maghreb, au Moyen-Orient, à Alger notamment, sur les matériaux employés, bois, tissus, pigments, peintures...", déclare Damien Ounouri. La direction artistique a été menée par Feriel Gasmi Issiakhem, architecte et designer, dont c’était la première expérience au cinéma.