Au cœur du livre de l'écrivain David Grann se trouve le peuple Osage, un peuple amérindien qui a dû quitter ses terres originelles situées dans les vallées de l’Ohio et du Mississippi pour les États du Kansas et du Missouri jusqu’à finalement s’installer (sur ordre du gouvernement américain qui l’oblige à l’acheter) sur une terre dite indienne encore plus à l’Ouest, en Oklahoma. A compter de la fin du XIXème siècle, c’est donc là que vivent la plupart des Osages.
Après la découverte de pétrole sur le territoire Osage, en 1894, les Osages deviennent extraordinairement riches car ils conservent leurs droits sur le sol et louent les gisements à des promoteurs. Des spéculateurs avides se ruent alors sur la région. Ils cherchent à profiter des Osages dans les "villes champignons" qui surgissent un peu partout (où l’activité criminelle est florissante...) et avec l’autorisation explicite du gouvernement américain de l'époque.
Un système corrompu et raciste est mis en place : les fortunes amérindiennes sont gérées par des tuteurs blancs qui récupèrent des millions de dollars de profits. Pire encore, des douzaines d’Osages sont assassinés dans les 20's. Le but ? Que les très lucratifs "headrights" (ces droits payés aux Amérindiens pour l’utilisation de leurs terres) puissent revenir en héritage aux profiteurs entrés dans des familles amérindiennes par des mariages d’intérêt.
A partir de 1925, le FBI lance une enquête à la demande du peuple Osage. C’est l’une des premières affaires criminelles que traite le "Bureau". Mais le mal a déjà été fait.
Un western pour Scorsese
Lorsqu'il a commencé le livre de Grann, Scorsese a été intrigué par son titre et la possibilité, suggérée par le producteur exécutif Rick Yorn (l’agent du cinéaste et de DiCaprio), que ce pourrait être son western : "J’ai toujours voulu faire un western, mais je ne suis jamais passé à l’acte, remarque-t- il. J’ai aimé d’innombrables westerns dans ma jeunesse et je les aime toujours. Cela inclut aussi bien les films de Roy Rogers, conçus pour les enfants, que les films plus complexes de la fin des années 1940 et 1950."
"J’aimais les films construits autour des mythes traditionnels du western davantage que les westerns psychologiques. Mais l’intérêt de bien connaître l’histoire du cinéma est de ne jamais reproduire ou répéter ce qui a déjà été fait. Il s’agit de s’en inspirer et d’avancer. Ces films m’ont nourri en tant que cinéaste mais ils m’ont aussi donné envie d’aller plus loin dans l’histoire réelle."
Une terrible histoire vraie
Killers of the Flower Moon est inspiré d'événements réels : la série de meurtres de la tribu native Osage, en Oklahoma, dans les années 1920. Cette communauté avait fait fortune grâce au pétrole présent sous ses terres. Mais cette richesse faisait des envieux chez les Américains blancs. Ils ont, pour certains, comploté pour leur voler leurs propriétés et leurs terres, mais aussi pour les tuer de manière impitoyable.
Comment ? Par le biais de mariages d'intérêt entre des femmes amérindiennes et des profiteurs qui pourront ainsi se procurer les lucratifs "headrights", des droits payés aux Amérindiens pour l'utilisation de leurs terres, servant à l'exploitation du pétrole.