Laetitia Foin est peintre. Elle a fait des paysages sa matière première. La Réserve-Bienvenue l’accueille pour une exposition, de six jours, le temps que fleurissent ses toiles.

Vernissage jeudi 24 avril, 19 heures

« Le paysage en construction », en voilà une drôle d’idée. Le paysage, en général, il est là, depuis longtemps ou depuis hier. Mais rarement on assiste à sa naissance. Laëtitia Foin, pinceau prodige et démiurge, s’en moque : sur ses toiles et papiers, feuilles vertes ou presque, terres ocre ou rouges, elle pose aplats profonds et vibrations colorées qui se nourrissent de peinture. De la sève posée au poil. La Réserve-Bienvenue à Nansouty, pas plus urbain que ce lieu d’art collectif, ouvre sa fosse et son espace aux jardins et plantes que Laetitia a entoilées dans son atelier charentais-maritime de Montendre.

À l’occasion d’une exposition sprint à travers champs, six jours top chrono, la prof d’arts plastiques, depuis sa sortie des Beaux-Arts de Grenoble, continue d’en appeler à Matisse, Monet ou De Kooning, maîtres des paysages. Du beau, du bon, du Bonnard !

« Paysage intérieur »

Verts vertigineux, blancs baladeurs, eaux miroirs… « Je me consacre à la peinture dans mes heures volées, explique l’artiste jamais narcisse. Une peinture intimiste et méditative, où s’entremêlent le figuratif et l’abstrait, dominée par les questions de la couleur, de la lumière et des phénomènes vibratoires. Mes recherches portent sur la perception de la nature et la notion de paysage. Un univers tentaculaire, par recouvrement successif de matière et de couleur… Le paysage est intérieur, il n’est pas réel mais le fruit de mes perceptions sensorielles. »

Simplifions. À l’ouverture des pièces jointes au mail de présentation de l’exposition qui démarre ce jeudi 24 avril (1), un œil curieux a commenté : « Trop beau, ça ressemble au jardin » ! On ne saurait mieux dire. Même si on avait eu plus de place pour décrire le travail de miss Foin. Six mots pour dresser le tableau… C’est le bouquet !