Cette exposition est l'occasion d'inviter les artistes à réfléchir
leurs matières dans une urgence critique des standardisations
industrielles productivistes et consuméristes qui transforment
le singulier en particulier. Des standardisations qui réduisent
toutes les questions urgentes qui touchent à l'humanité - tels
que l'immigration, l'environnement etc. - à une matière de
consommation.
Comme l'explique l'artiste Olafur Eliasson, "en ce moment, il
faut constamment se rappeler à quel point les crises de la
guerre, de l'autoritarisme, du néolibéralisme et du climat
sont hautement intersectionnelles. Chaque crise ne peut
être abordée comme un défi distinct, elles font toutes parties
d'une même re-présentation".
A la lumière de cette réflexion il s'agit de proposer l'usage de
la matière sous deux approches, la matière comme concept et
la matière comme médium et montrer comment dans leurs
articulations se construit une chorégraphie avec le spectateur
pour le rappeler de sa singularité lorsqu'il contribue activement
à l'expérience en le forçant à changer de perspective et à voir
les choses d'une manière complètement nouvelle. La
chorégraphie de la matière suggère une conception collective
qui allie le mouvement du spectateur dans sa déambulation dans
l'espace de l'exposition à la matérialité de chaque oeuvre.
Ainsi avec chaque spectateur, la matière travaillée par l'artiste
et l'expérience de l'oeuvre s'associe à une condition subjective
comme une lettre d'amour singulière.